J’ai obtenu de l’aide au Bureau des services à la jeunesse il y a quelques années, alors que j’étais une étudiante universitaire de 20 ans, résidant au centre-ville. Bien que je semblais avoir tout sous contrôle à la surface (J’étais une étudiante à temps plein dans un programme des sciences de la santé et je maintenais une MPC de 9+/10, en plus de travailler à temps partiel), j’étais profondément déprimée.

Rétrospectivement, je constate que j’étais comme cela depuis l’âge de 12 ou 13 ans. Je prenais des médicaments, mais ils avaient peu d’effets sur moi. Je pleurais plusieurs fois pas jour, tous les jours. J’allais à tous mes cours, mais la seule chose que j’avais à l’esprit, c’était de retourner chez moi et de me réfugier dans ma chambre. Je détestais tous mes cours et tout ce qui se rapportait à l’école en général. Je souffrais d’un grave problème d’anxiété à l’idée de me retrouver en public.

Je n’en parlais à personne et je fréquentais mes amis « juste assez » souvent pour éviter les soupçons, mais j’éprouvais de graves ennuis. Je ressentais tellement de désespoir et d’inutilité jour après jour, et à un certain moment, j’ai commencé à m’automutiler. En plus de tout cela, je fréquentais un garçon qui était aux prises avec de graves problèmes de santé mentale, qui avait tenté de s’enlever la vie à plus d’une reprise, et qui se fiait sur moi émotionnellement et, dans une certaine mesure, financièrement.

J’ai sombré à un bas niveau au printemps 2008, et j’y suis restée pendant très longtemps. Je réussissais encore à « tout bien faire », mais je passais des heures à obséder sur l’inutilité de ma vie, et comment je demeurerais triste et seule toute ma vie. Je m’automutilais au moins plusieurs fois par semaine, et parfois plus d’une fois par jour.

Par inadvertance à l’été 2008, j’ai pris connaissance du Bureau des services à la jeunesse. J’ai fait quelques appels, et j’ai presque immédiatement pu rencontrer quelqu’un, remplir des formulaires et donner quelques renseignements généraux à mon sujet. Peu de temps par la suite, j’ai commencé à rencontrer une conseillère.

Le fait de pouvoir la rencontrer a fait une grande différence dans ma vie. J’avais enfin un endroit où je pouvais parler de tout ce qui arrivait, et cela a littéralement changé mon existence. J’ai reçu tellement d’appui pendant mes rencontres avec ma conseillère. Elle était tellement patiente, et véritablement gentille.

Évidemment, je n’ai pas réglé tous mes problèmes du jour au lendemain, mais la différence est vraiment flagrante entre la personne que je suis maintenant et celle que j’étais. Le tout s’est produit si graduellement et presque sans m’en rendre compte qu’honnêtement, je ne le remarquais pas. J’ai perdu le besoin de me punir au moyen de l’automutilation. J’ai commencé à gérer quelque peu mon anxiété et j’avais moins peur de quitter mon domicile.

Maintenant, plus de 2 ans et demi plus tard, je suis tellement heureuse. J’obtiendrai en juin mon diplôme en soins infirmiers. J’ai un nouveau copain et, même si je prends encore des médicaments, je suis heureuse pour la première fois de ma vie. J’ai hâte d’entreprendre ma carrière d’infirmière, et mon rêve ultime serait de travailler dans un centre pour jeunes à risque. Mais je suppose qu’il faudra attendre et voir.

Un gros MERCI à ma conseillère pour m’avoir rencontrée toutes ces fois, et aussi à tout le personnel du BSJ—vous m’avez accordé une seconde chance!

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